Dans les vastes plaines de la Pampa argentine, les gauchos argentins ont émergé comme des figures emblématiques. Leur vie rude et libre, leur rôle de gardiens des troupeaux et leur style rustique ont profondément marqué l’histoire et la culture du pays, et ce encore aujourd’hui. Mais qui étaient réellement ces icônes des terres argentines ?
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Le terme « gaucho » évoque à la fois le paysan, l’amant, le solitaire et l’orphelin ; signification qui découle du caló gitane et du quechua indigène.
Originellement, les gauchos étaient issus d’un métissage hispano-indien. Marginalisés par la société, ils avaient trouvé refuge dans les vastes étendues des pampas, faisant d’eux, par la force des choses, des vagabonds rudes et libres, ayant pour seul parent la pampa.
Ces cow-boys argentins ont leurs propres codes et préfèrent le calme et la solitude des vastes étendues. Ils peuvent passer toute leur existence dans la Pampa, car l’agitation et les lumières de la ville ne correspondent pas à leur nature.
Malgré leur coté solitaire, les gauchos aiment se retrouver de temps à autre à la Pulperia. Leur refuge où ils se rejoignaient autre fois pour partager des histoires, jouer au truco (jeux de hasard) et participer à des joutes poétiques appelées payada. Le gaucho, souvent accompagné de sa guitare y improvisait des vers sur sa vie, son travail, l’amour et la nature…
Ce sont les gardiens des troupeaux, les dresseurs de chevaux et les protecteurs de ces terres. Historiquement, de par la présence d’un grand nombre de bétails, les gauchos s’étaient mis à s’occuper de ces troupeaux et devinrent éleveurs. Un travail qui leur est parfaitement adapté car il leur permettait de garder cette liberté à laquelle ils tenaient tant, tout en subvenant à leurs besoins.
A noter également que le gaucho est expert de la Pampa, il la connait mieux que quiconque, pouvant la traverser aussi bien de jour, comme de nuit. Leurs expertises étaient telles qu’ils ont été sollicités lors de la guerre d’indépendance afin de servir d’éclaireurs.
Les gauchos attachent une grande importance à leur apparence, portant des vêtements codifiés qui reflètent leur fierté et leur identité.
Ils confectionnent souvent leur propre équipement, le « recado« , principalement en cuir tressé. Ils ne se déplacent jamais sans un long couteau (facón), leur lasso et leurs boleadoras composées de trois pierres rondes reliées par des lanières de cuir, qui permettent d’immobiliser habilement les animaux en les faisant chuter. Les accessoires tels que le foulard, le chapeau ou béret (la boina) sont aussi tout aussi indispensables à sa tenue.
Les bottes des gauchos étaient fabriquées à partir d’une seule pièce de cuir, provenant de différentes sources telles que des jaguars, des chevaux… Tandis que les espadrilles étaient confectionnées à partir de corde et de toile.
En ce qui concerne son habillement, le gaucho porte généralement un pantalon bouffant appelé bombacho, sur lequel il enfile un sur-pantalon nommé chiripá. Il utilise 2 ceintures et une restra, un ensemble de pièces en bronze, en or ou en argent qui permet de fermer la ceinture.
En haut, le gaucho porte une chemise, un gilet sans manches (chaleco), une veste (chaqueta) et un poncho.
Pour un gaucho, un cheval était bien plus qu’un animal de travail, c’était un compagnon indispensable pour la vie sur les pampas. Ces équidés étaient leurs partenaires dans toutes les tâches quotidiennes.
Au cours des siècles, la perception des gauchos a considérablement évolué. Au 17ème siècle, ils étaient considérés comme des voleurs et étaient mal perçus en raison de leur mode de vie nomade. Cependant, leur image a rapidement changé à la suite de leur participation aux guerres d’indépendance et civiles, où ils ont défendu avec vigueur leurs territoires. Ils sont alors devenus de véritable héros, symboles de liberté, de courage et d’honneur.
C’est pourquoi, chaque année, le 6 décembre, une fête est alors organisée afin de mettre à l’honneur le gaucho argentin.
En 1856, le gouvernement a vendu une partie des territoires gauchos, les condamnant à devoir abandonner leur vie de nomade et à s’adapter à une vie plus « moderne ».
Bien que les gauchos traditionnels aient disparu, leur héritage perdure à travers les traditions, les coutumes et le folklore de l’Argentine. Les travailleurs ruraux d’aujourd’hui, bien que différents, maintiennent toujours les valeurs de loyauté et de solidarité chères aux gauchos d’avant. Ils font également perdurer certaines traditions comme les « jineteadas », une sorte de rodéo argentin.
Pour les voyageurs en quête d’authenticité, une rencontre avec les gauchos argentins reste une expérience inoubliable. Que ce soit lors d’une jineteadas ou d’une payada (joute poétique), ces gardiens de la liberté continuent d’inspirer et de fasciner ceux qui croisent leur chemin sur les pampas argentines.
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