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Des masques immenses et imposants ; des costumes en peau de chèvres ; un vacarme à réveiller les morts : voici ce qui caractérise les Koukeri de Bulgarie. Et mieux vaut être prévenus de ce drôle événement avant de tomber sur ce cortège terrifiant ! Ce festival est l’une plus anciennes célébrations actuelles en Europe. Il tient ses origines de l’Antiquité, avant même que les bulgares ne s’installent dans les Balkans pour y fonder leur Etat. Selon la légende, les Koukeri suivraient le rituel des Thraces et viendraient rendre hommage à Zagrée (premier dieu Dionysos), fils de Zeus. Un événement très impressionnant dont l’objectif serait de repousser les mauvais esprits…
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La chose évidente que l’on remarque en premier lieu, c’est la tenue pour le moins exubérante des Koukeri. Sous d’épaisses fourrures animales, des hommes se pavanent de maison en maison pour faire fuir les mauvais esprits. En plus de leur accoutrement velu, ils revêtent un masque en bois effrayant. Certains sont recouverts de peau de chèvre, d’autres sont construits en hauteur et font plus d’un mètre, d’autres encore possèdent 2 visages (l’un gentil et l’autre méchant), faisant référence à la dualité de l’espèce humaine, au Bien et au Mal. Très souvent, les couleurs utilisées tendent vers le rouge (qui représente le feu, le renouveau et le soleil), vers le blanc (l’eau, la lumière) et vers le noir (la Terre). A leur ceinture : des cloches de bétail qu’ils s’efforcent de faire tinter en continue. Le cortège est donc facile à imaginer : aussi effrayant que bruyant.
Les rituels orchestrés lors du festival des Koukeri, diffèrent selon les régions de Bulgarie. Dans la ville de Pernik, ce festival, appelé « Surva » est le plus vieux de Bulgarie et rassemble chaque année des milliers de spectateurs. Depuis quelques années, les hommes ne sont plus les seuls à se transformer en kouker (singulier de koukeri) et il n’est pas rare de voir de jeunes bulgares ou des femmes défiler sous d’épaisses fourrures animales.
Équipés de leurs cloches, le cortège s’élance dans les rues de la ville (et aux 4 coins du pays) dans un vacarme sans nom à la recherche des mauvais esprits et de la mauvaise fortune afin de les faire fuir. Dans certaines régions de Bulgarie, les Koukeri font également figures de fertilité et sont parfois représentés avec un phallus en bois.
Les Koukeri et les événements qui fleurissent un peu partout en Bulgarie au printemps sont issus du mythe de Zagrée et des légendes Thraces. Zagrée (ou Zgreus) était le fils de Zeus. A sa naissance, il est confié à Apollon et aux Curètes afin qu’ils l’éduquent dans l’espoir qu’ils le préparent à la succession de son père. Prise d’une jalousie incontrôlable, Héra (sœur et femme de Zeus, rien que ça !) envoya les Titans à sa recherche, jusque dans les hauteurs du Mont Parnasse. Ils retrouvent finalement l’enfant, le découpe en 9 morceaux qu’ils dévorent à l’exception du cœur, sauvé de justesse par Apollon (ou Athéna selon les versions). Zeus mangea alors le cœur de son fils afin de lui redonner naissance une deuxième fois. C’est ainsi que Dionysos (étymologiquement « 2 fois né ») naquit. Zeus, par vengeance, déclenche alors un déluge et foudroie de sa foudre les Titans. Selon le mythe, c’est de leurs cendres que serait née l’humanité.
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La Bulgarie voit fleurir des festivals Koukeri un peu partout de Janvier à Mars mais le plus célèbre d’entre eux, « Surva », se tiendra le 26 janvier 2020 prochain. Envie de participer à cette étrange parade ? N’oubliez pas de cocher la date et contactez notre agence de voyage locale afin qu’elle vous organise un voyage sur-mesure en Bulgarie !