Le monde regorge de modèles de sociétés injustement dites « mineures » et qui fonctionnent différemment de la nôtre. Comme il est souvent bon de regarder au-delà de ses frontières, nous avons jeté un œil du côté de nos voisins, même lointains, afin de s’inspirer de leurs bonnes pratiques. En Afrique du Sud, par exemple, se trouve une communauté qui vit dans un positivisme à toute épreuve du quotidien. Les Ndébélés, issus de la tribu des Ngunis, coulent des jours heureux dans leur village très coloré à l’est de Pretoria. Certains membres de la communauté se sont installés au Zimbabwe d’où ils perdurent également leurs coutumes et traditions. S’ils sont d’abord connus et reconnus par le reste du monde pour leur art, l’humilité dont ils font preuve les a propulsés au rang de modèle pour notre société qui, de temps en temps, perd foi en l’humanité.
Pour les Ndébélés, le fait que tous les Hommes sur cette terre soient bons est une évidence. Selon eux, nous recherchons tous l’amour, la sécurité, le bonheur et la paix. Si cela peut paraître à nos yeux bien idéaliste, ce postulat permet à cette tribu de gérer les conflits et les fautes commises par ses membres d’une manière remarquable.
Lorsque l’un des Ndébélés commet une erreur, le reste de la communauté interprète cela comme un appel à l’aide et comme un obstacle sur le chemin de la bonté. Ses membres se rejoignent alors pour entourer le malheureux et durant plusieurs jours, ils vont lui rappeler toutes les belles et grandes choses que le fautif a accomplies par le passé.
En valorisant ainsi la personne qui a fauté, les Ndébélés espèrent la reconnecter à sa véritable nature et la ramener ainsi sur le droit chemin. Il n’y a donc aucune sanction – au sens où nous l’entendons – qui est appliquée. Cette action positive creuse un énorme écart entre notre justice qui repose sur la peur d’abandonner notre liberté (temporairement ou non) et leur démarche de repentance et de pardon. Une pratique qui donne à réfléchir …
Les Ndébélés sont connus à travers le monde pour leur art extrêmement colorés et parfaitement géométrique. Leurs vêtements, leurs bijoux (lourds de parfois 25kg pour certaines femmes) et même leurs maisons sont peints ou recouverts de tissus ou de perles bariolés. Les Ndébélés vivent au quotidien dans un formidable festival de couleurs. Ajoutez à cela une chaleur et une générosité à toute épreuve accompagnées d’un sourire infaillible qui éclaire le visage de chaque membre de la communauté et vous voilà transportés au pays de l’optimisme !
Pour finir, cette énergie positive se retrouve jusque dans leur façon de se saluer, encore une fois pleine d’humanité. A la place de notre traditionnel « bonjour », les Ndébélés disent « Sawibona » qui signifie « Je t’apprécie, je te respecte, tu es important pour moi ». La réponse est alors « sikhona », « donc j’existe pour toi ».
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