Au nord-est de la Grèce, dans la région de la Macédoine, il existe une montagne sacrée où vivent environ 2000 moines répartis dans pas moins de 20 monastères orthodoxes. Ils vivent et prient en communauté, reclus de la société et coupés du reste du monde. Jusqu’ici, rien de neuf, si ce n’est que le Mont Athos sur lequel ils se sont retirés depuis des siècles et des siècles, est formellement interdit aux femmes depuis l’an 1060.
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Ces 20 monastères sont gérés par la république monastique du Mont Athos. Autrement dit, ils évoluent en semi-autonomie vis-à-vis du gouvernement grec qui n’a donc aucun pouvoir sur les règles et lois qui régissent la vie des moines. Du fait de leur ermitage, et loin de toute civilisation moderne, ils entretiennent des rites et des traditions qui se sont retrouvés figés dans le temps.
Cela explique en partie pourquoi une règle interdisant aux femmes (et à toute espèce animale femelle) de poser le pied sur le Mont Athos, est toujours en vigueur sur la montagne sacrée. L’empereur byzantin Constantin Monomaque a fait voter cette loi au 11ème siècle qui lui a visiblement survécu jusqu’à ce jour. Des organismes ont pourtant tenté de faire abroger cette règle jugée discriminante … en vain !
La légende veut que Marie, la mère de Jésus, en se rendant à Chypre, soit tombée en béatitude devant la beauté des lieux. A tel point qu’elle demanda à son fils de lui en faire cadeau. C’est donc pour ne pas corrompre la dévotion de la vierge pour la montagne sacrée que les moines ont décidé de bannir les femmes de cet endroit.
Plus récemment, lorsque des manifestations au pied des monastères ont éclaté, revendiquant le droit des femmes à visiter le Mont Athos, les moines ont invoqué leur vœu de célibat et de chasteté. Selon eux, par leur absence, les femmes ne représentent pas de tentation ni d’obstacle à leur cheminement spirituel.
Si les femmes sont interdites de séjour sur la montagne sacrée, il en est de même pour toutes les espèces animales femelles, les eunuques ou les personnes au visage lisse (comprendre : les hommes glabres). Des amendements ont tout de même été signés concernant les poules (qui produisent des œufs) et les chattes (qui chassent les rongeurs).
Le Mont Athos accueille 100 orthodoxes et 10 non-orthodoxes (hommes, donc) par jour. Pour cela, il faut se rendre au bureau des pèlerins, situé à Ouranoupoli et demander un laissez-passer (appelé « diamonitirion »), qui coûte environ 35€ par personne. L’accès se fait ensuite par la mer.
Si vous êtes une femme, sachez que l’espoir d’y pénétrer un jour n’est pas totalement vain ! Si vous prenez la peine de vous déguiser en homme – à condition d’être convaincante – vous passerez sans aucun problème. Certaines femmes ont ainsi pu visiter les monastères, comme la psychanalyste et écrivaine française Maryse Choisy qui a écrit le livre « Un mois chez les hommes » en 1920 ou encore la 1ère miss Europe Grecque Aliki Diplarakou dans les années 30. En 2008, 4 femmes immigrantes venues de Turquie se sont échouées au pied du Mont Athos. Par charité chrétienne, les moines n’ont pas gardé portes closes et les ont accueillies dans leur antre …
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L’UNESCO recense également un autre site interdit aux femmes : l’île d’Okinoshima au Japon.