Il fût un temps (pas si lointain) où l’Europe était sous l’emprise d’un peuple que certains qualifieraient de barbares aux lames bien acérées et libéré de la peur de mourir. Les vikings ont dominé pendant près de 3 siècles une large partie du monde, faisant de la Norvège, et plus largement des pays scandinaves, un empire tout puissant. Entre pillage, religion, rites sanguinolents et folie expansionniste, voici l’histoire fascinante des vikings !
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Retour à l’aube des années 800 après Jésus Christ, la Norvège (qui ne s’appelle pas encore ainsi à l’époque où l’on vous parle) voit son nombre d’habitants augmenter bien plus rapidement que sa réserve alimentaire ou que ses terres cultivables. Pour remédier à ce problème et ne pas laisser femmes et enfants mourir de faim, une poignée d’hommes (les plus forts, les plus virils et peut-être bien les plus poilus) ont sauté dans des canaux en 793 à la recherche de provisions à ramener sur leurs terres. C’est là le premier raid documenté de ceux que nous appellerons désormais « vikings ». Au fur et à mesure de leur avancée, ils ont l’agréable surprise de découvrir des côtes anglaises riches et très peu défendues. Il n’en fallu pas plus pour faire naître dans l’esprit de ces guerriers aguerris de grandes ambitions, comme celle de mettre à genou le reste de l’Europe.
Nous aurions tort de les cataloguer uniquement de brutes sanguinaires. Les vikings sont autant dotés d’un esprit pratique et ingénieux que d’un certain talent pour torturer leurs adversaires. Leurs navires notamment (les fameux drakkars) étaient une source de domination indiscutable. Très rapides, faciles à manier, capable de longues traversées en territoires hostiles, bref, construits intelligemment, les drakkars leur permettaient de remporter un nombre de victoires vertigineux. Pour assouvir leur envie d’aller toujours plus loin, les vikings ont également mis au point une sorte de compas en utilisant ce qu’ils appelaient à l’époque « la pierre de soleil ». Cette roche était en réalité un cristal de cordiérite et leur permettait de se repérer sur l’eau même par un temps couvert ou pas une nuit sans étoile.
Ces 3 siècles n’ont certes pas été de tout repos pour les plus aguerris partis au combat, mais également pour la communauté toute entière qui a connu quelques soubresauts, notamment liés à la pratique de sa religion. Si le Panthéon viking a fini par laisser place au christianisme ; Odin, Thor et les autres ne se sont pas fait oublier si facilement. C’est Haakon Le Bon, fils du roi Harald 1er (surnommé « Harald à la belle chevelure », rien que ça !) qui introduisit cette religion en Norvège suite à son instruction en Angleterre dans les années 900. Tout en maintenant les rites traditionnels et les sacrifices liés à l’adoration des Dieux vikings, Haakon parvint à convertir peu à peu son peuple. Mais la force exceptionnelle et la détermination sans faille des vikings découlent directement de leurs croyances et l’arrivée d’un Dieu unique est sans doute l’une des premières causes de la disparition de cette communauté. Les vikings pensaient en effet qu’en mourant au combat, le tout-puissant Odin les emmènerait au paradis des guerriers : le Valhalla. Imaginez donc des hommes sur-motivés et dépourvus de la peur de mourir qui s’élancent à l’assaut de côtes fragiles et non protégées…
A l’échelle du monde, l’ère viking n’a finalement été qu’une « courte » parenthèse. A peine 3 siècles ont suffit à faire passer ce peuple de guerriers redoutables de l’âge d’or à la disparition totale. Les vikings se sont éteints avec la mort du dernier roi Harald III qui succomba en 1066 (assez bêtement selon les récit de l’époque) dans la bataille de Stamford Bridge face au roi d’Angleterre. Odin et Thor ont alors définitivement laissé la place à un Dieu unique et les sacrifices ont peu à peu cessé.