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Solveig est une jeune voyageuse qui aime se rendre dans des endroits confinés, reculés des sites touristiques. Au fur et à mesure de ses voyages, elle s’est rendue compte d’une chose : plus confidentiels sont les sentiers, plus belles sont les rencontres ! En mai dernier, elle a sauté dans un train pour se rendre dans l’est de la Chine où elle a rencontré des voyageurs chinois visitant leur propre pays !
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La semaine du premier mai est l’une des deux semaines réglementaires de vacances offertes aux travailleurs chinois. La moitié des citoyens de la République populaire de Chine se rue alors dans les gares ou dans les aéroports pour visiter ou pour découvrir une région inconnue. Les Chinois, à l’image de la diversité de leur pays, ont des approches bien différentes du voyage. Portrait de trois d’entre eux.
Yime vit et travaille à Canton. Âgée d’une vingtaine d’années, elle voyage toujours avec sa sœur et exclusivement en Chine. C’est bien simple, il ne leur reste que le Tibet à visiter avant de passer la frontière ! Pour le moment, elles s’en rapprochent le plus possible. Lors de leur excursion dans le Xian autonome tadjik, sur la célèbre Karakorum highway menant au massif himalayen éponyme, les deux sœurs s’éclipsent brièvement afin de pousser jusqu’au dernier poste-frontière chinois, avant la démarcation tadjike. Drôle de pratique que de visiter un check-point, penserez-vous. Et pourtant, elles ne sont pas les seules : à la frontière sino-kirghize, c’est deux militaires Han en uniforme mais simplement armés de leurs smartphones qui se présentent, fraîchement débarqués de Pékin pour tâter l’un des confins de leur empire.
Jeune fille de 16 ans accro au maquillage et aux glaces, Nurbarchen est une citoyenne chinoise appartenant à l’ethnie kazakhe. Aujourd’hui, le territoire chinois héberge en effet 55 minorités nationales officiellement reconnues qui représentent environ 10% de la population, le reste relevant des ressortissants Han, les « Chinois d’origine ». Lycéenne à Dunhuang, ville réputée pour ses grottes bouddhiques et située dans le Gansu, elle profite des vacances pour visiter ses amis dans le Xinjiang, où vivent de nombreux Kazakhs. Elle voyage seule en train de nuit, le moyen de transport le plus populaire en Chine, facile d’accès d’un point de vue pratique et financier et bénéficiant d’un réseau extrêmement étendu. Au-dessus d’un bol de nouilles instantanées au dîner et au petit-déjeuner, elle me raconte ses passions multiculturelles.
Joe a étudié au Royaume-Uni, d’où son excellent niveau d’anglais qu’il utilise volontiers pour raconter son histoire, entre deux formations rocheuses du parc de Yadan, dans le Gansu. À 30 ans, il vit avec sa fiancée Ebbe à Xianmen où il gère une salle de sport. Extrêmement enthousiaste au sujet de la vie et des divertissements qu’elle procure, il est particulièrement heureux de découvrir l’ouest de la Chine. Cette région est très exotique à ses yeux en raison des vastes étendues désertiques entrecoupées d’oasis et de la gastronomie ouïgoure ou kazakhe. Pour découvrir la facette occidentale de son pays, il a choisi de le faire en groupe, comme beaucoup de touristes chinois. Ayant reçu la bénédiction de leurs familles respectives, Joe et Ebbe vont pouvoir se marier très bientôt. Aujourd’hui, ils ne rêvent que d’une chose : emmener un bébé lors de leur prochain voyage en train à travers la Chine !