La sagesse chinoise nous enseigne : « Tout voyage commence par un petit pas ». Mais si l’on voyage avec ses pieds, on le fait aussi avec ses papilles ! Et c’est même l’une des façons les plus agréables de découvrir le monde. Alors c’est sûr, les rabat-joie diront qu’avec la mondialisation on peut tout goûter sans sortir de nos frontières. Et bien, ils se trompent ! Si les grands plats traditionnels ont effectivement été exportés un peu partout dans le monde, les spécialités locales restent de petites pépites qu’on ne découvre qu’en voyageant. Nous avons demandé à 8 globe-trotters de nous raconter leurs aventures culinaires autour du monde : 2 plats par continent, pour un récit tout en saveurs.
Sans être obsessionnelle, disons que je fais attention à ma ligne en surveillant ce que je mange. Surtout que je suis allergique au sport ! Mais en vacances, je m’autorise toutes sortes de péchés mignons. À Johannesburg, j’ai goûté des Droëwors, une sorte de saucisson de bœuf haché sous forme de sticks. Délicieux en apéritif ! Le seul problème : quand on commence, difficile de s’arrêter.
J’habite en banlieue parisienne. La mer, je la vois le plus souvent en cartes postales ! Au cours d’un séjour en Tanzanie, je m’en suis donné à cœur joie : farniente sur les plages paradisiaques au bord de l’Océan Indien. Un jour, j’ai assisté à une pêche un peu particulière. Des hommes tiraient à mains nues d’immenses filets depuis la mer vers le bord de la plage. Et devinez ce qu’il y avait à l’intérieur ? Des crevettes frétillantes ! Achetées et grillées sur place, c’est l’un des meilleurs souvenirs culinaires de ma vie.
En France, je suis enseignant et je dis toujours à mes élèves qu’il faut tout expérimenter dans la vie, être curieux de découvrir le monde sans se replier sur soi-même. Curieux d’accord, mais pas insensé ! Un été, je logeais chez Rosalie, une amie québécoise. Un matin au petit déjeuner, elle m’annonce : « Je vais te servir des queues de castor, tu vas adorer ! ». Je suis du genre timide, je n’ai rien osé dire. Plusieurs minutes d’un suspense insoutenable, et elle m’apporte une gaufre en forme de queue de castor, recouverte de chocolat. On l’a échappé belle !
Mes analyses de sang et moi, on ne s’entend pas très bien ! Trop de cholestérol par-ci, trop de triglycérides par-là, et un médecin qui me regarde en fronçant les sourcils. Bref, ma femme me surveille : elle me convertit aux légumes bouillis et au poisson blanc. En vacances, elle me laisse quand même un petit espace de liberté, histoire de décompresser. Autant vous dire que j’ai englouti 2 assiettes pleines de Bandeja Paisa, plat typique colombien à base de haricots rouges, de porc, d’œufs, de galettes frites de bananes plantain. C’est quand même autre chose que les brocolis.
Je m’en souviens comme si c’était hier. Je me baladais avec mon épouse sur le marché de Skun. J’avais mal au genou, je faisais peine à voir tellement je boitais. Un vendeur m’accoste, et me fait comprendre à grands renforts de gestes que les beignets qu’il vend sont bons pour les articulations. Je demande ce que c’est, il m’explique que ce sont des mygales frites ! Les villageois les élèvent, les cuisent et les vendent. Je suis vétérinaire, je ne suis pas vraiment écœuré par les petites bestioles. Allons-y pour les mygales. Croyez-le ou non, le lendemain je n’avais plus mal au genou…
Avec mes 88 kg sur la balance, je ne suis pas vraiment un adepte des soupes lights ! A Saraburi, une petite ville au centre de la Thaïlande, je me suis quand même laissé tenter par un Tom Yam : c’est une soupe à base de lait de coco et de gingembre. Très épicée, c’est le moins que l’on puisse dire ! J’ai adoré, même si ma langue ressemblait aux massifs provençaux après un feu de forêt.
Il y a des fois où je me demande ce qui me passe par la tête. À Akranes, une bourgade islandaise, un restaurateur m’a proposé de tester le Hakarl. Ce sont des cubes de chair de requin. J’étais sceptique, parce que la chair de requin est toxique. Elle contient trop d’acide urique. Les Islandais la font donc sécher pendant 4 à 6 mois pour la rendre consommable. Mais elle garde quand même un goût d’ammoniac ! Bref, j’approche le bout des lèvres timidement, et surprise ! Ce n’était pas si mal. Ce n’est pas mon plat préféré, mais j’en ai quand même repris un peu.
La Grèce est un peu ma seconde patrie. Ma femme y a de la famille et beaucoup de nos amis y ont posé leurs valises pour une retraite paisible. À Héraklion, je ne manque jamais d’aller chez Colas, un ami qui tient un petit restaurant dans une ruelle éloignée de la foule. Sa Moussaka est la meilleure que j’ai jamais goûtée. Ma femme ne doit surtout pas lire ces lignes, elle pense que je préfère la sienne ! Celle de Colas vaut le détour : viande hachée, tomates, aubergines, yaourt. Arrêtons, je salive…
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Parce que la découverte d’une culture passe aussi par les papilles, nous vous réservons une sélection de voyages autour de la gastronomie. Faites votre choix !