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Dominika travaille pour l’agence de voyage locale partenaire de bynativ. A l’occasion de la journée de la jeunesse que nous fêtons le 12 Août en France, elle s’est prêtée au jeu de l’interview en répondant à nos quelques questions sur la jeunesse péruvienne. Le rôle de la jeunesse dans son pays, ses attentes, ses difficultés : Dominika balaye tout et nous donne une vision du Pérou sans détour.
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La majorité au Pérou est à l’âge de 18 ans. On ne la fête pas d’une manière particulière mais cela reste quand même un jour spécial pour tous, surtout pour les jeunes hommes péruviens. Les filles, elles, ont eu l’occasion de célébrer leur passage à l’âge adulte lors de leurs 15 ans, les fameux « quinceañeras » qui sont très très importants ici.
Au Pérou, et comme partout ailleurs certainement, la vingtaine est associée aux études et à une carrière. La trentaine plutôt à un développement professionnel, à la famille, au mariage et aux enfants.
Ils souhaitent un meilleur pays, plus uni, sans différenciation ni discrimination. Ils veulent un pays plus intégré où on ne juge pas les gens pour leur orientation sexuelle, pour leur couleur de peau ou pour leur niveau de vie. Ils souhaitent également de meilleurs gouvernements et des autorités correctes non corrompues. Bien entendu, l’éducation est également un pan très important de leurs revendications ainsi qu’une meilleure attention portée à l’environnement. Les jeunes sont les plus importants dans notre société. Ce sont eux qui incitent et assurent un meilleur avenir et ce sont eux les garants du développement du pays.
Non. Au Pérou, les meilleures écoles sont privées et coûtent trop chères. Beaucoup de jeunes ne peuvent donc pas accéder aux collèges ou aux universités de bon niveau et doivent étudier dans des établissements scolaires publics qui n’offrent pas les meilleures conditions d’infrastructures et d’enseignement. Aujourd’hui, il existe beaucoup de bourses au Pérou ainsi qu’à l’étranger qui facilitent les études supérieures des meilleurs étudiants.
Pour ce qui est de trouver un emploi à la sortie des études, c’est une autre affaire ! Au Pérou, il existe beaucoup d’emplois informels, ce qui facilite la capacité d’insertion professionnelle. Beaucoup d’entreprises informelles fonctionnent très bien et requièrent de nouveaux travailleurs. Par contre, ces derniers ne peuvent pas profiter des avantages comme la sécurité sociale, les primes pour les années de service, etc. qui sont une évidence dans les entreprises officielles. D’un autre côté, la croissance économique n’a que très peu augmenté ces dernières années, ce qui a affecté le monde du travail. Néanmoins, beaucoup de secteurs comme le tourisme, l‘exploitation minière et les télécommunications font preuve d’un excellent niveau de croissance économique. Pour trouver un travail au Pérou, il est très important d’avoir un diplôme et surtout une expérience professionnelle riche et de qualité.
Principalement, à un manque d’éducation. L’enseignement scolaire et universitaire public est malheureusement très mauvais. L’infrastructure est très vieillissante voire insuffisante et les grèves répétées freinent l’apprentissage des étudiants. A la longue, cela produit des jeunes incompétents qui ont du mal à trouver un travail par la suite. Heureusement, les nouveaux gouvernements mettent en place des mesures rigoureuses pour toutes les universités avec, pour objectif, l’amélioration de l’éducation.
Je promouvrais une amélioration totale de l’éducation à tous les niveaux. Je stimulerais l’éducation publique jusqu’à ce que celle-ci devienne meilleure encore que le privé, comme c’est le cas en Europe.