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Les rituels funéraires les plus insolites dans le monde

Temps de lecture : 9 minutes

Loin de nous la volonté de vous plomber le moral avec un thème qui, à première vue, peut paraître lugubre. Cependant, à l’occasion du 1er novembre et de la journée des morts, nous avons observé le monde et ses coutumes funéraires insolites en laissant de côté le prisme de l’occident. Nous avons ainsi découvert des rites parfois étranges, souvent déconcertants mais toujours surprenants qui ne laisseront pas indifférents même celles et ceux qui ont le coeur bien accroché. Êtes-vous prêts à plonger – libres de tout a priori – dans le royaume des défunts ? Une seule condition à cela : abandonnez vos schémas occidentaux derrière vous !

#1 Madagascar et la fête de retournement des morts

Cérémonie de retournement des morts

C’est la grande île de Madagascar qui ouvre la marche avec un rite funéraire très particulier : la cérémonie de « famadihana », appelée également la fête de retournement des morts. Dans ce pays où les croyances sont fortes et où les anciens tiennent une place très importante, les défunts continuent d’exister dans l’esprit des vivants qui ont alors la responsabilité d’entretenir les corps de leurs aïeuls. Tous les 7 ans environ, à la saison hivernale, les membres d’une même famille déterrent le squelette d’un de leurs ancêtres et l’enveloppent délicatement dans un linge blanc. En le portant en honneur au-dessus de leurs têtes, les proches du défunt dansent autour de la tombe et lui rendent hommage avant, finalement, de le remettre soigneusement dans sa tombe. Les raisons qui déclenchent cette cérémonie sont diverses et peuvent varier d’une région à une autre. Certains malgaches assurent avoir vu en rêve leur ancêtre réclamant de nouveaux habits ou se plaignant du froid. Interprétant cette vision comme un signe, les proches du défunt se rendent chez un astrologue qui se charge alors de fixer la date de la cérémonie. Cette fête peut également avoir lieu dans le cas d’un rapatriement du corps d’une personne décédée loin de son village.

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#2 L’étrange rituel des Torajas en Indonésie

Si vous vous trouvez sur l’île de Sulawesi en Indonésie le jour de la fête des morts, vous risquez fort d’avoir quelques sueurs froides. Tous les ans au mois d’août, les familles appartenant à la communauté toraja déterrent leurs morts pour leur rendre hommage. Les corps (momifiés à l’aide d’herbes traditionnelles pour les plus anciens et de formol pour les morts les plus récentes), sont chouchoutés par les membres de leur famille. Coiffés, nettoyés, habillés et même parfumés ; ils sont ensuite promenés dans tout le village et exhibés à la vue de toute la communauté. Si l’exercice peut paraître étrange pour nous autres occidentaux, la raison qui est à l’origine de ce rituel est tout à fait honorable. Pour les torajas, l’objectif de cette fête est de montrer à leurs ancêtres qu’ils pensent toujours à eux et qu’ils les aiment malgré leur passage dans le monde des morts. Durant toute la durée de cette fête, les membres de la communauté Toraja se comportent avec les corps comme s’ils étaient encore vivants. Ce rituel a également, selon eux, un véritable impact sur les récoltes de l’année à venir. C’est la raison pour laquelle il intervient au mois d’août, à la sortie de la mousson et juste avant la plantation.

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#3 Les cercueils suspendus aux Philippines

L’archipel des Philippines est fait d’une multitude d’îles qui possèdent toutes une culture qui leur est propre. Certaines d’entre elles, abritent des petites villes qui perpétuent encore des traditions parfois millénaires. C’est le cas de l’île de Luzon et de son petit village Sagada, situés au nord de l’archipel. Dès votre arrivée, vous constaterez très vite ce qui fait la particularité de cette ville. A l’entrée du village, des dizaines de cercueils suspendus à flanc de falaise se balancent doucement au gré du vent. Si la route pour y accéder est à couper le souffle, ce spectacle surréaliste vaut assurer le déplacement. Parfois décorés ou agrémentés de petites figurines à l’image du défunt, les cercueils en bois sont accrochés solidement depuis des années à quelques mètres du sol. Le pourquoi du comment reste un mystère encore aujourd’hui. Certains anthropologues estiment qu’il s’agit d’un rite funéraire permettant aux âmes des défunts de rejoindre plus rapidement le ciel. D’autres supposent que placer de cette manière les morts leur permet de reposer en paix tout en profitant du souffle du vent et de la chaleur du soleil. Et puis il y a ceux qui, plus pragmatiques, qui émettent l’hypothèse qu’ainsi suspendus, les corps de leurs ancêtres ne se feraient pas dévorer par les bêtes sauvages.

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#4 Le courage des moines Sokushinbutsu au Japon

Comme pour toutes les religions, il existe plusieurs courants de bouddhisme. Certains, plus radicaux que d’autres – comme le courant Shingon – ont mis en place un rituel funéraire très étrange qui a été notamment observé au pays du soleil levant par les anthropologues. Une vingtaine de corps de moines bouddhistes Sokushinbutsu ont été retrouvés momifié entre le 12ème et le 20ème siècle. A cela rien de très exceptionnel nous direz-vous, à cela près : dans le but d’atteindre l’Eveil et de se rapprocher au plus près de Bouddha, les moines devaient s’enterrer vivant dans un tombeau en pierre. Ce processus devait servir, selon eux, à éviter la putréfaction et à transformer les corps en de véritables momies. Mais alors pourquoi n’en a-t-on retrouvé qu’une vingtaine depuis le 12ème siècle ? Tout simplement parce que, la plupart du temps, l’expérience était un échec et la tombe était alors définitivement scellée. Pourtant, les moines ne minimisaient pas leurs efforts. Afin d’assécher leur corps de toute graisse, ils suivaient un régime drastique à base d’herbes, de graines, d’écorces ou d’aiguilles de pain. Lorsqu’ils estimaient que le moment était venu pour eux de s’enfermer dans leur tombeau, un simple tube de bambou était installé pour leur permettre de respirer avec une cloche qu’ils agitaient afin d’indiquer à leurs confrères qu’ils étaient toujours en vie. Dès lors qu’elle ne sonnait plus, les moines Sokushinbutsu fermaient complètement le tombeau … avant de le rouvrir 3 ans plus tard pour voir si le processus a réussi ou non. Dans les (rares) cas où les corps s’étaient momifiés, les défunts étaient vénérés dans des temples, à  l’image même des bouddhas. Cette pratique est aujourd’hui interdite au Japon, mais les scientifiques continuent de s’interroger sur l’état de conservation ahurissant des momies. Car, contrairement aux momies égyptiennes bien connues, les moines bouddhistes Sokushinbutsu conservaient, eux, tous leurs organes …

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#5 Les funérailles célestes en Himalaya

A Lhassa au Tibet, le rite funéraire observé a de quoi en surprendre plus d’un. Les funérailles dites « célestes » consistent à offrir le corps des défunts aux vautours afin qu’ils s’en nourrissent. Si, exposé ainsi, cela peut paraître brutal d’un point de vue occidental, il existe cependant toute une symbolique derrière ce rituel qui cache même une certaine poésie et une profonde signification religieuse. Selon les tibétains, les vautours sont des « dakinis », des sortes d’anges qui opèrent la transition entre le ciel et la terre. Les défunts peuvent donc ainsi rejoindre plus rapidement le royaume des cieux. Dans la religion bouddhiste, l’âme et le corps sont deux entités bien distinctes. Une fois que l’âme est passée dans le monde des morts, le corps n’est alors plus qu’une coquille vide. Il n’y a donc pas d’outrance, selon les tibétains, à offrir le corps des défunts aux vautours. Et qui y a-t-il de mieux que de participer à la survie d’une espèce vivante lorsque l’on est mort ? Enfin, par cette offrande, les tibétains espèrent enclencher un cercle vertueux en épargnant les petits animaux qui auraient été mangés par ces mêmes vautours s’ils n’avaient pas été nourris. Ce sont donc ces croyances bouddhistes qui peuvent expliquer l’origine de cette tradition funéraire. Interdites par les autorités chinoises il y a de cela 20 ans, les funérailles célestes sont aujourd’hui de nouveau acceptées au Tibet et protégées par le gouvernement. Cependant, n’espérez pas assister à une telle scène car les tibétains sont très fortement opposés à la présence de curieux lors de cette cérémonie…

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#6 Vârânasî : la ville d’Inde où l’on vient mourir

Les villes d’Haridwar et de Vârânasî vous sont peut-être familières à la première écoute. Toutes deux villes sacrées, elles sont empreintes d’un symbolisme religieux très important puisque le Gange prend sa source dans la première et termine sa course dans la deuxième. De toute l’Inde, on se presse à Haridwar pour confesser ses pêchés, pour espérer une guérison ou pour prier dans le but d’une vie meilleure. A Vârânasî, au contraire, on y vient pour terminer sa vie avec l’espoir de mettre fin au cycle infernal des réincarnations et d’atteindre enfin le nirvana. Chaque jour, des milliers de pèlerins viennent mourir sur les bords du Gange où se déroulent les crémations. Mais ce rituel funéraire ne se résume pas à brûler les corps des défunts à proximité du fleuve sacré ; il exige, bien au contraire, une véritable participation de la part de leur famille. Le mort est d’abord recouvert d’un linge puis plongé dans l’eau du Gange. Pendant qu’il sèche à l’air libre, un  autel fait de bûches est préparé par la famille pour la future crémation. C’est alors qu’un personnage très important entre en jeu : le fils aîné, le frère ou encore l’oncle du défunt (en fonction de la situation) s’habille de blanc et se rase intégralement en signe de respect. Une fois sec, le corps est déposé délicatement sur le bûcher tandis que le fils fait plusieurs fois le tour du défunt en récitant des mantras. C’est à ce moment-là qu’il faut avoir le cœur bien accroché : avant de mettre le feu à l’autel, il brise le crâne de son parent à l’aide d’une petite hache pour – selon la religion hindouiste – permettre à l’âme de sortir du corps plus facilement et de rejoindre le ciel plus rapidement. La deuxième raison, plus pragmatique, serait tout simplement pour faciliter la crémation.

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#7 La coutume des pleureuses en Chine

La tradition des pleureuses a une place à part dans notre top des rituels funéraires puisqu’il n’en s’agit pas d’un, à proprement parlé. Cependant, elle intervient régulièrement dans les enterrements à Taïwan et dans certaines régions rurales de Chine et son caractère insolite nous laisse penser qu’elle a sa tout de même sa place dans cet article. Être pleureuse est certainement l’un des plus vieux métiers du monde ; à l’antiquité déjà on pouvait voir des représentations de pleureuses aux enterrements de personnes prestigieuses. Interdit pendant les années de gouvernement Mao, ce métier est de nouveau autorisé en Chine. La mission de la pleureuse est simple à première vue, bien qu’exigeant dans sa mise en œuvre : elles sont invitées à des enterrements de personnes qu’elles ne connaissent pas et doivent afficher de manière franche et ostentatoire leur immense tristesse. En Chine, il est très bien vu de s’offrir une pleureuse pour son enterrement. Cela sous-entend que vous étiez important et très aimé par toute votre communauté. Dans cette région du monde, les pleureuses ont donc un véritable rôle social. Bien souvent, leurs participations aux enterrements prennent des airs de performances théâtrales ce qui force l’admiration de beaucoup de chinois qui reconnaissent aux pleureuses un véritable don. Il faut dire que leur chagrin excessif a de quoi en bluffer plus d’un : devant toute l’assemblée, elles se roulent par terre, se griffent les bras et le cou, cris et pleurent à chaudes larmes. Dans un pays comme la Chine où l’on ne montre pas ses émotions, le travail de la pleureuse va permettre à toutes et à tous de libérer leurs larmes et leur tristesse. Selon les croyances populaires chinoises, les pleureuses portent les esprits des morts en elles. Il arrive donc qu’elles soient recluses de la société et qu’elles ne soient pas les bienvenues dans certains endroits publics.

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