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On mange quoi à Noël dans le monde ?

Si les coutumes de Noël sont toutes différentes d’un bout à l’autre de notre planète, une tradition reste commune à tous : partager un bon repas en famille ou entre ami le 24 décembre au soir. Et là encore, la diversité est de mise, pas une table ne se ressemble ! Et que vous soyez au Mexique, en Ethiopie ou en Italie, on met les petits plats dans les grands. Comme toujours, bynativ s’est amusé à comparer les différentes spécialités dans le monde grâce aux témoignages de nos agents locaux. Alors, on mange quoi à Noël ? Tour du monde des coutumes culinaires !

#1 Mexique : Une dinde et du punch

La gastronomie au Mexique ne se résume pas aux tacos et au guacamole. Karla, notre conseillère bynativ au Mexique nous cite, au contraire, toute une ribambelle de plats typiques qui prend place sur la table du réveillon. Elle commence avec « El Bacalao », un plat qui tire son origine de Veracruz, jolie ville située dans l’Etat éponyme, au centre-est du pays. « Ce plat est à base de morue, d’oignon, de tomates, de piments et de pomme de terre. C’est une recette très représentative de la période de Noël mais on prépare aussi « El Bacalao » à Pâques. » Mais Karla met un point d’honneur à nous présenter « Pavo navideño», la dinde de Noël revisitée à la mexicaine ! « La dinde farcie est un plat que l’on fait chaque année à cette période de l’année. C’est vraiment succulent car elle peut être remplie d’une infinité de saveurs et baigné dans bien des sauces différentes. » Enfin, le soir du réveillon, les mexicains terminent leur festin par une boisson typique de leur pays (et qui ne nous est si étrangère que cela !) : « El Ponche est une boisson qui est très présente au Mexique à cette saison et jusqu’au jour de Noël. À l’origine, le punch ne contenait que 5 ingrédients : l’arrak, également connu sous le nom d’eau de vie de palme, de sucre, de citron, d’eau et de thé ; mais au Mexique, il est préparé avec du tamarin, des morceaux de canne à sucre, des pommes, des goyaves, des tejocotes et des pruneaux. »

#2 Italie : La tradition des 7 poissons

« En Italie, pour le repas de Noël, chaque région a ses propres traditions culinaires : dans le Sud du pays, le dîner du 24 décembre est plus important que le déjeuner du 25, avec des plats à base de poisson, principalement de la morue et de l’anguille », nous confie Sébastien, conseiller local en Italie. « Dans le Nord, c’est le déjeuner du 25 décembre qui est à l’honneur avec charcuterie, viande en sauce … et les incontournables pâtes. » Comme le veut la pure tradition italienne, les familles préparent bien souvent 7 plats différents, tous à base de produits de la mer, de pâtes et de légumes. Ce repas, appelé « vigilia », s’étend aujourd’hui bien au-delà des frontières italiennes grâce aux communautés expatriées. « Mais un dessert s’est imposé dans tout le pays, le jour de noël : le fameux Panettone. Cette brioche, en forme de dôme, fourrée de raisins secs, de fruits confits et de zestes d’agrumes est née à Milan aux alentours de 1490. La légende veut que le duc de Milan, Ludovico Il Moro Sforza, avait organisé un banquet auquel il avait convié de nombreux nobles de la province. Son cuisinier avait tant à faire en cuisine qu’il oublia dans le four le dessert prévu : ce dernier fut presque entièrement carbonisé. Voyant le chef complètement affolé, son jeune commis, Toni, prit les choses en main et confectionna au pied-levé une brioche à laquelle il ajouta des raisins et des noix. Les convives furent tant conquis par ce dessert improvisé que le chef cuisinier en révéla le secret : “È il pan del Toni”. Ce nom s’est ensuite transformé en “pane di Toni” puis en “Panettone”. »

#3 Islande : le hangikjöt

L’Islande est plus connue dans le monde pour ses geysers et pour ses paysages spectaculaires plutôt que pour sa gastronomie. Cependant, lors des fêtes de fin d’année, on met les petits plats dans les grands ! A Noël, le premier challenge est de réussir à dire le nom du plat sans bégayer. Le « hangikjöt » est une recette à base de viande de mouton ou d’agneau fumée ou bouillie, accompagnée de pommes de terre à la béchamel et de petits poids. Servi chaud ou froid selon les préférences, le hangikjöt relève bien des formes différentes selon le morceau de viande choisi. La plupart du temps, les islandais cuisinent du gigot en s’assurant qu’il y a une bonne dose de gras. Cette recette est devenue un plat de fête par la force des choses. Il fût un temps où l’on gardait le meilleur morceau de viande pour des occasions spéciales comme Noël ou le premier de l’an. « Aujourd’hui », nous confie Julien, conseiller de voyage Islande pour bynativ, « Le plat principal varie selon les familles. Souvent 47,5% des familles qui mangent du Hangikjöt (agneau fumé) ; 47,5% des familles mangent du Hamborgarhryggur (rôti de porc salé) ; et 5% des restants mangent du gibier (souvent du renne ou Lagopède). » Bertrand, également conseiller pour bynativ, nous apporte plus de précisions sur la boisson préférée des islandais à cette période de l’année : « Selon la famille, on boit du malt. Plutôt qu´une bière, le malt est une boisson non-alcoolisée à base de houblon, comme la bière. Une sorte de bière non alcoolisée en quelque sorte. »

#4 Costa Rica : les tamales

Noël est une fête importante au Costa Rica qui compte de très nombreux chrétiens. Mariana, notre conseillère locale au Costa Rica nous en dit plus sur ce qui se trouve sur la table le jour de noël : « Pour nous les costariciens, le soir du réveillon est surtout l’occasion de se retrouver en famille, ce qui n’est pas toujours facile pendant le reste de l’année. En général, il y a beaucoup de nourriture cuisinée pour le réveillon et pour le jour de Noël. Je dirais que la spécialité, ce sont les Tamales. Ce plat consiste en une pâte faite de maïs, de légumes (pomme de terre, poivrons,…) et de viande (du porc ou du poulet souvent). On mélange le tout que l’on enveloppe ensuite dans des feuilles de bananier. » Les Tamales sont ensuite cuits, soit dans de l’eau bouillante, soit directement au feu de bois… les feuilles de bananier ne se mangent pas mais le goût qu’elles donnent au plat est incomparable. Bien entendu, il existe de n ombreuses variations inspirées de la recette traditionnelle ; A vous de les découvrir en vous rendant sur place pendant les fêtes !

#5 Le Canada : les tourtières

… Ou plutôt devrait-on dire « le Québec et les tourtières » ! Bastien, notre agent de voyage local vit à Montréal depuis quelques temps maintenant. Il partage avec nous les traditions du réveillon qu’il a pu observer à l’est du Canada … et qu’il n’a pas tardé à adopter ! « Au Québec, on se retrouve en famille – où avec la famille qu’on s’est créée au Québec (amis ou collègues) – pour fêter Noël. D’ailleurs, il est bien plus courant ici d’organiser une soirée de Noël avec son entreprise. Ce n’est pas le soir même mais c’est souvent bien le fun ! Concernant le repas en lui-même, les québécois mangent des plats plutôt conséquents : dinde, tarte au sucre, beigne … et les fameuses tourtières ! » Nora, québécois de naissance et membre de l’équipe parisienne de bynativ, nous en dit plus sur les recettes typiques du jour J : « La recette classique est la même qu’aux USA : la dinde… mais au Québec, on aime bien la fourrer aux marrons et la servir avec une sauce aux canneberges. En accompagnement, il y a souvent des tourtières (une tarte à la viande) aux clous de girofle et servie avec du ketchup (maison ou heinz pour les puristes). Autre plat pas mal, mais plus compliqué à cuisiner : le ragoût de pattes de cochon… bien plus succulent que le nom ne laisse croire ! Enfin, dans certaines régions québécoises (comme la Gaspésie) c’est plutôt le Cipaille. Il s’agit d’un plat en pâte, généralement à base de plusieurs viandes, poissons, ou fruits de mer différents. Certains disent que le nom vient de « six pâtes » parce que c’est comme si on faisait six tartes en unes… d’autres disent que ça vient de « sea pie », soit une tarte des mers… »

#6 Pérou : la dinde gigogne

Si vous avez la chance de fêter Noël au Pérou cette année, vous ne serez pas tellement dépaysés ; c’est un savant mélange d’Italie et de France à la sauce Amérique Latine. Cristina, responsable marketing chez Pérou sur-mesure, notre agence de voyage locale, nous parle des plats typiques qu’ils cuisinent pour le réveillon. « Parmi la variété de plats locaux, laquelle est à base de dinde, le plat le plus commun c’est la dinde gigogne au four, accompagné par une purée de pommes de terre douce et de riz «à la jardinière ». En tant que garniture, on ajoute une purée de pomme de terre et de la salade. Le banquet ne s’achève pas là, après avoir dégusté un délicieux dîner, les péruviens dégustent le traditionnel « paneton », un gâteau fait à base de farine, beurre et levure, frais et accompagné de raisins secs et de fruits confits. Ce dessert est servi avec une tasse de chocolat chaud. Les boissons favorites des Péruviens durant ces jours de fêtes sont le champagne et le pisco. »

#7 Sénégal : Le couscous de mil pour Tamkharit

Julie, conseillère de voyage au Sénégal, nous explique qu’ici, Noël n’est pas une fête très importante. « Le Sénégal est un pays musulman à 90 %, il n’y a pas de repas spécial pour l’occasion… Il n’y a pas vraiment de festivités non plus. Les gens peuvent éventuellement se réunir chez eux mais il n’y a pas de dégustation particulière. En revanche ici, on fête la nouvelle année musulmane appelée : la Tamkharit et les gens se réunissent pour déguster le couscous de mil. » Si le mil est peu connu en Europe, c’est un condiment très important en Afrique Noire. « Gluten-free », comme on dit de nos jours, la farine de Mil est bien plus agréable à cuisiner que la semoule de blé ; elle ne colle pas et ne fait pas de grumeaux. Concernant la Tamkharit, c’est une fête qui marque le début de l’année musulmane selon le calendrier lunaire islamique. « Les enfants sortent dans les rues en jouant du tam tam avec des caisses en bois et en faisant le tour des maisons du quartier dans l’espoir de récolter quelques pièces pour dévaliser les boutiques de sucreries. C’est aussi l’occasion pour les petits mais aussi les grands de se déguiser en femmes pour les hommes et en hommes pour les femmes. »

#8 Grèce : un Noël entre amis

« Ici, le 24 décembre, on se réunit plutôt entre amis et il fait tellement beau qu’en général, on mange en extérieur. », nous raconte Elena, conseillère de voyage en Grèce, « A l’inverse de la France, le 31 décembre, c’est plutôt en famille qu’on le passe et c’est à ce moment-là qu’on échange (enfin) les cadeaux ! ». Elena nous explique que dès le mois de novembre, les grecs offrent à leur entourage des gâteaux traditionnels : des « kourabiedes » et des « melomakarona ». « On offre ces gâteaux presque 2 mois avant Noël, quand on va chez des gens par exemple. Il est de bon gout  d’en avoir à la maison pour en offrir à tous nos invités pendant cette période. »

#9 Portugal : un gâteau de fruits confits

C’est Monica, notre conseillère de voyage au Portugal qui nous parle des traditions culinaires dans son pays à la période de Noël. « Très souvent, les portugais se réunissent en famille le soir du 24 décembre pour partager un véritable festin ! Souvent, le plat principal est à base de morue, le poisson emblématique du Portugal ! En dessert, on mange le Bolo Rei ! C’est un gâteau fait de fruits confits qui ressemble un petit peu aux galettes des rois françaises que l’on mange à l’épiphanie. » En dessert, les portugais sont friands (sans mauvais jeu de mot) de fritures sucrées. Coscorões, filhós, sonhos, rabanadas ; voici tout autant de beignets au sucre et à la cannelle, de pain perdu frit ou à l’eau de vie.

#10 Philippines : les bibingka

Nous vous en avions déjà parlé dans un article précédant sur les coutumes insolites de Noël dans le monde, cette fête est très très importante aux Philippines. En effet « Paska », comme elle est appelée là-bas, met tout le pays en ébullition du mois de septembre jusqu’à la fameuse date du 25 décembre. Le repas du réveillon se compose souvent d’un grand buffet avec du jambon, du poulet grillé, du porc rôti, du fromage … et bien sûr, du riz sous toutes ses formes ! Mais la véritable particularité du repas de Noël aux Philippines, c’est le dessert : les bibingkat, des gâteaux faits à base de manioc ou de farine de riz, de lait de coco et d’œufs. Préparé puis cuit dans des feuilles de bananier et dans un récipient de terre cuite, le goût et les saveurs y sont considérablement intensifiés. Ces bibingkat ne sont pas réservées au cercle restreint de la famille ; on peut en acheter directement dans la rue. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir quelques vendeurs à la sauvette à la sortie de la messe le soir de Noël.

#11 Ethiopie : le doro wat sur injera

En français, « Doro Wat » signifie « ragoût de poulet ». Le nom est donc plutôt explicite et laisse peu de doute quant aux ingrédients utilisés dans la recette. Et pourtant ! Le plat est bien plus difficile qu’il n’y paraît. Premièrement, l’injera est sans aucun doute l’aliment phare de la cuisine éthiopienne. Cette fine galette claire est faite à partir d’une pâte fermentée à base de farine de tef ou à base de céréales selon la région dans laquelle on se trouve (et selon son budget, la farine de tef étant plus chère). Le goût plus ou moins aigre de l’injera dépend de son temps de fermentation ainsi que de sa méthode de préparation. Le ragoût est ensuite agrémenté d’un mélange d’épices appelé berberé. Cumin, cardamone, clou de girofle, gingembre, piment de Cayenne, … : ces épices parfument une grande partie des plats en sauce préparés en Ethiopie. Autre ingrédient pour le moins singulier : le niter kibbeh ou beurre clarifié. Souvent mélangé avec d’autres condiments, le tout donne un beurre plutôt épicé qui relève encore plus le plat. On réserve bien souvent cette recette pour les occasions particulières comme noël ou Timkat car, comme son nom l’indique, le Doro Wat est fait de poulet et d’œuf ; deux aliments coûteux en Ethiopie. Ici, on dit qu’une jeune femme est prête pour le mariage le jour où elle sait cuisiner à la perfection un doro wat sur injera.

#12 Argentine : le vitel toné

Ce plat a une particularité : il n’est pas originaire d’Argentine mais d’Italie. Et pourtant, c’est bien au pays du tango que l’on mange du vittel toné le soir de noël. Si les piémontais le connaissent sous le nom de vitello tonnato, la recette, elle, reste la même : des tranches de veau servies dans une sauce crémeuse faite à base de thon, de mayonnaise, de crème, de câpres et d’anchois. Curieux mélange ? Et bien non, c’est délicieux ! Les immigrés italiens ont pensé à emmener la recette du plat dans leurs valises et, depuis, l’élève a dépassé le maître. On note la première mention de ce plat en 1891 dans la bible culinaire italienne « La scienza in cucina e l’arte di mangia bene » (la science dans la cuisine et l’art de bien manger) qui est, d’ailleurs, l’un des ouvrages italiens les plus consultés en Italie, après Pinocchio et Les Fiancés. Aujourd’hui, les argentins se sont totalement appropriés la recette et ont fait du vitel toné, un plat typique de la gastronomie de fin d’année.