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Zoom sur : la ville fantôme d’Epecuen en Argentine

Temps de lecture : 3 minutes

Située au cœur de la pampa argentine, une petite ville répondant au doux nom d’Epecuen, possède une histoire bien particulière. Connue et reconnue pour son eau aux vertus thérapeutiques, elle devient vite la station thermale la plus fréquentée du pays et les argentins viennent de loin pour y passer quelques jours. Son destin tourne cependant au drame en 1985 lorsqu’une montée des eaux irrémédiable l’engloutie entièrement, la faisant ainsi disparaître de la surface de la terre… Un arrière-goût de Pompéi sur fond de tango argentin, voici l’histoire d’Epecuen, ville-fantôme d’Argentine.

L’âge d’or d’Epecuen, la ville au lac salé

Maison abandonnée à epecuen

Il y a de cela près de 40 ans, Epecuen était à son apogée ; station balnéaire de renom, elle était le lieu de rencontre de la grande bourgeoisie argentine des années 70. Ses thermes étaient réputés comme étant les plus importants du pays et les eaux de son lac, comme étant les plus curatives. Sa haute teneur en sel (équivalente à la mer morte en Israël) offrait aux argentins les plus mal en point l’occasion de se soigner à moindre frais en s’enduisant de « fango » – une boue noire et épaisse aux vertus reconnues. On venait de partout pour s’y plonger espérant ainsi une quelconque guérison. A cette époque glorieuse, il n’était pas rare de croiser dans les charmantes rues de la ville des stars de télévision, des acteurs, des chanteurs et des musiciens. Les hôtels se comptaient par centaines et tous les résidents qui habitaient la ville à l’année avaient organisé leur quotidien autour de la saison touristique. De décembre à mars, Epecuen pouvait accueillir jusqu’à 25 000 personnes venues de tout horizon pour profiter du cadre exceptionnel et du lac qui a donné son nom à la ville. Ce lac, justement, est le personnage principal de cette histoire. Il est responsable du succès d’Epecuen … mais également (et surtout) de son malheur.

Un rêve qui vire au cauchemar

Depuis la création de la station balnéaire dans les années 1930, le lac salé, en proche périphérie de la ville, alterne des épisodes de grandes sécheresses et de puissantes crues. Les habitants le surveillent du coin de l’œil tout en se reposant sur l’immense digue de 3 mètres et quelques qui retient les eaux et protège la ville. Le système hydraulique de la lagune étant quelque peu irrégulier, les autorités commencent à envisager, dans les années 60, des travaux pour le stabiliser. Malheureusement, cela reste au stade de l’idée. Les choses s’aggravent dans les années 80 ; un terre-plein demeure alors le seul obstacle à une montée des eaux de moins en moins hypothétique. Et ce qui devait arriver arriva… A la fin de l’année 1985, les résidents assistent passivement à une énième montée des eaux. Nous sommes alors aux alentours du 10 décembre 1985 ; cela fait plusieurs jours que les pluies et le vent du sud viennent alimenter le lac et fragiliser la digue. Au fur et à mesure que l’eau monte dans les rues de la ville et s’infiltre dans ses hôtels, les habitants d’Epecuen se résignent à quitter les lieux, abandonnant toute leur vie derrière eux. Dans ce départ hâtif, certains résidents s’efforcent même d’emporter avec eux les cercueils de leurs proches enterrés dans le cimetière municipal.

Une ville cristallisée

Vue sur la ville Epecuen

En l’espace de 15 jours, la ville est quasiment recouverte de cette eau salée qui cristallise, blanchit et pétrifie les bâtiments et les arbres survivants. S’il n’y a pas eu de morts lors de cette inondation, les dommages matériels sont, eux, colossaux. Engloutie sous environ 7 mètres d’eau, Epecuen disparaît pendant plusieurs années de la surface de la terre. Une dizaine d’années plus tard, une importante vague de sécheresse sort Epecuen des eaux. On (re)découvre alors cette ville, figée dans un décor quasi lunaire. Les bâtiments, en ruine, sont les derniers témoins de cette époque glorieuse dont il est difficile de déceler les traces aujourd’hui. Les arbres sont secs et les maisons sont vides ; Epecuen est devenue une ville fantôme qui reçoit de temps en temps la visite de quelques voyageurs, curieux de connaître l’histoire de cette ville qui a resurgi des eaux !

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