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Mon aventure à Bogota en Colombie

Elodie est une voyageuse qui a établi son campement pour un temps dans la ville de Bogotá, en Colombie. Elle a résidé pendant près de 6 mois dans cette capitale, la 3ème plus haute du monde, située en plein cœur de la cordillère des Andes. Sans parler un mot d’espagnol, elle a découvert cette ville avec des yeux d’enfant : à la fois émerveillée et un peu effrayée par toute cette vie qui s’en dégage. Aujourd’hui, pour bynativ, elle revient avec nostalgie sur son expérience à Bogotá. Elle nous raconte ses endroits préférés dans la ville, ses rencontres avec les locaux et le choc de culture qui peut, parfois, être déroutant. Une chose est sûre, à la lecture de cet article, vous n’aurez envie que d’une chose : sauter dans un avion pour Bogotá !

bynativ : #1 Présente-moi Bogotá comme tu le sens

Elodie : Il faut d’abord savoir que Bogota, c’est 11 millions d’habitants. Donc, quand je suis arrivée là-bas après avoir vécue en Bretagne, j’ai d’abord eu la sensation d’étouffer dans cette ville. Bogota, c’est le mélange et la rencontre assez magique d’une énorme ville en plein boom économique et de tout ce qui fait qu’un pays est en développement. C’est-à-dire : trafic, bruit, petits bouis-bouis en bordure de route,… En plus de ça, c’est aussi une ville qui a la particularité d’être très marquée par les catégories sociales. Au sud, c’est le ghetto et c’est ce qu’on appelle « los barios » (l’équivalent de favelas en Colombie). Au centre de Bogota, c’est le centre historique, « La Candelaria ». Et plus on monte vers le nord, plus on se rapproche des quartiers très riches qui se situent à flanc de montagnes. Tout cela fait que cette ville est extrêmement fragmentée et l’ambiance et les cultures sont différentes d’un quartier à l’autre.

Ici à Bogota, les gens habitent dans des « niveaux » de quartiers. Il existe 6 « estrato » : le quartier 6 étant le plus riche et le quartier 0, le plus pauvre. Ce qui est étrange, c’est qu’en fonction du niveau du quartier dans lequel tu vis, tu payes tes factures d’eau ou d’électricité, tes courses, ou tes sorties au restaurant, plus ou moins chères. Toute l’économie de la ville tourne autour de ces niveaux et les habitants de la ville connaissent par cœur les limites des différents estrato. Quand tu rencontres des colombiens pour la première fois, c’est la première chose qu’ils te demandent. C’est un peu déstabilisant pour un étranger car c’est un peu comme si les colombiens sélectionnaient les gens qu’ils souhaitent fréquenter. En fonction de la réponse, tu sais si tu as à faire à une personne riche ou non. Tout cela a, hélas, pour conséquence le fait que les gens très riches restent entre eux et les gens très pauvres restent entre eux également. Il n’y a pas ou très peu de mixité sociale.

Te Amo Bogota

#2 Et ils sont comment les habitants de Bogotá ?

La ville de Bogota reste une grande capitale. C’est la porte d’entrée de la Colombie puisque c’est là que l’on retrouve l’aéroport international. Tout cela fait que les Bogotanais sont différents de tous les autres colombiens ; ils se poussent dans les transports en commun, ils marchent très vite, ils font très attention à leurs affaires,… Mais ils n’ont rien à voir avec le reste du pays ! A Medellín, au contraire, on s’arrêtera dans la rue pour vous aider par exemple et pour vous remercier de leur rentre visite. Ils vous disent « merci de venir en Colombie, merci de venir voir ce qu’on est devenu ». Dans le reste du pays, ils vous accueillent à bras ouverts, à Bogota … ce sont les gens de la capitale !

#3 Tu étais à Bogotá à quelle saison ?

J’y étais d’Avril à Octobre. Alors il faut le savoir, il n’y a pas de saison à Bogota, on dit qu’il y a toutes les saisons en une journée. C’est-à-dire que tous les matins, tu dois partir avec ton parapluie, un pull, une écharpe, ton petit t-shirt, … Il existe quand même de toutes petites saisons : il y a la saison des vents en août et il fait plus beau et chaud entre novembre et janvier. Mais en vérité la météo n’existe pas à Bogota. Dans la même journée, il peut faire très froid la nuit (ça peut descendre jusqu’à 4 degrés), il peut pleuvoir et y avoir du vent la matinée et une grosse éclaircie 1 heure après avec 18 degrés. Ce n’est pas très élevé comme températures, mais comme tu es à 2 700 mètres d’altitude, le soleil cogne. A Medellín il fait 25 degrés toute l’année (on la surnomme d’ailleurs « la ville de l’éternel printemps ») ; sur la côte caribéenne, il fait 30 degrés toute l’année avec une saison sèche et une saison des pluies. Il ne fera jamais au-dessus de 20 degrés à Bogotá, mais à cette altitude-là, quand il y a du soleil, ça tape.

Météo à Bogotà, Bynativ

#4 Quand tu étais à Bogotá et que tu avais du temps à tuer, où est-ce que tu allais ?

Quand  je suis arrivée dans cette ville, j’ai été profondément marquée par tous ces contrastes. Quand la France me manquait, de temps en temps, j’aimais bien monter dans les quartiers nord pour voir de grandes boutiques de vêtements, des rues propres, où je n’étais pas sans arrêt sur mes gardes. Mais je mentirais si je disais que c’est cela que je préférais, car c’est faux, je n’y suis allée que quelques fois pendant mes 6 mois de stage. Ce que j’adorais au contraire, c’était aller me faufiler dans les petites rues de La Candelaria, qui est le vieux quartier historique de la ville. Il se trouvait à deux pas de là où j’habitais.

Ce quartier se trouve au centre de la ville. Il est donc à la jonction des quartiers sud et des quartiers nord. En plus de cela, c’est un quartier historique, donc il mélange à la fois l’histoire de la ville et du pays mais également toute la réalité du monde d’aujourd’hui. La Colombie, c’est un pays qui a su renaître de ses cendres et qui évolue d’année en année, c’est assez incroyable ! Du coup dans ce quartier, tout se mélange : il y a la fois les gens du sud qui traînent le soir et à la fois tous les touristes et les travailleros (business men) qui y viennent en journée. J’adorais me poser dans un bon café par exemple, tester un restaurant typique ou une étale de rue pour un Arepa-Queso de La Candelaria ou simplement observer les touristes qui découvrent le quartier historique tout en côtoyant les colombiens qui vendent leurs Arepa au bord de la route. La mixité qui, finalement, n’existe pas vraiment dans la ville ou dans les relations sociales, on la retrouve ici.

Cadelaria Bogotà

#5 Quel est ton endroit préféré à Bogotá ?

C’est également dans le quartier de La Candelaria que j’ai découvert une concentration de street art assez exceptionnelle. Il faut imaginer un peu un vieux La Havane cubain. Il y a des maisons colorées dans tous les coins et, tout d’un coup, au détour d’une rue on voit des graffitis partout. La mairie essaye de repeindre en blanc ces murs … en vain. Il y a des artistes du monde entier qui viennent graffer à Bogota.

J’ai fait ce city tour des street-art 3 fois. Il est gratuit mais on peut aussi le faire avec des guides si on le souhaite. C’est génial parce que cela permet de connaître toute l’histoire de la Colombie et de Bogotá à travers les graffitis. Les artistes ont réussi à exprimer toutes les guerres et tous les conflits que les colombiens ont connu à travers le street-art. C’est vraiment une excursion que je conseille pour comprendre l’histoire avec un nouvel oeil. Le street art que l’on peut contempler ici explique à la fois toutes leurs années de terreur et en même temps comment ils ont réussi à se remettre de tout ça et comment ils donnent la possibilité aux jeunes de continuer à faire évoluer le pays. C’est un peu une façon d’extérioriser leur histoire.

Street Art Bogota

#6 C’est quoi ton meilleur souvenir à Bogotá ?

Quand je suis arrivée en Colombie, je ne savais pas trop où est-ce que je pouvais m’aventurer en toute sécurité et les endroits que je devais éviter. A cette époque-là, je ne connaissais encore personne. J’ai donc passé bien 3 mois dans cette fourmilière à tourner un peu en rond et puis finalement je suis montée au Monserrate, situé à 3 152 mètres d’altitude au-dessus de Bogota. Là, il y a une petite église qui surplombe toute la ville, on y monte soit en funiculaire soit en « œuf ». Il faut prendre son coupe-vent parce qu’on sent vite la différence de température. Et là, le spectacle est incroyable : on voit toute l’étendue de Bogota au milieu des montagnes. Il faut imaginer une ville à perte de vue jusqu’à un horizon qui ne s’arrête pas et des montagnes partout autour. Et là on se dit « waouh, en fait, je suis toute petite ». Et quand on arrive à identifier La Candelaria, on s’aperçoit qu’en fait c’est microscopique à l’échelle de la métropole.

Elodie, voyageuse bynativ Bogotà

#7 Quelle sont tes plus belles rencontres à Bogotá ?

Au départ, quand je suis arrivée à Bogota, j’ai fait le choix d’être hébergée chez une famille. Elle était composée des grands-parents, des parents, des enfants dont une jeune fille de 23 ans, enceinte avec son compagnon et de chiens.  Quand je suis arrivée en Colombie, je ne parlais pas un mot d’espagnol et eux ne parlaient pas un mot d’anglais, pourtant, ils m’ont accueillie les bras grand ouverts. J’ai appris quelques mots d’espagnol et j’ai appris à cuisiner uniquement à travers des mimes. Ils m’ont fait découvrir plein de plats traditionnels … et inversement. D’ailleurs petite anecdote : la maman était subjuguée par le fait que je puisse faire à manger en 30 minutes seulement. En Colombie, la mère de famille ne travaille pas forcément et quand elle fait à manger, elle prépare ses plats toute la matinée pour le repas du midi appelé « l’almuerzo ».

Ma deuxième plus belle rencontre, c’est Magdalena qui était ma colocataire colombienne et qui vient de la région de Tunja, non loin de Bogota. C’est une jeune femme extraordinaire de 35 ans. Il faut savoir que les latinas – à l’image d’Eva Longoria – sont très féminines, très portées sur l’apparence et n’ont que pour objectif de fonder une famille. Et Magda est à l’opposé de ça. C’est une jeune colombienne qui fait partie de la nouvelle génération, sortie d’une école de design et marketing et qui a fait le choix de ne pas avoir d’enfant pour se consacrer à ses rêves d’entrepreneuriat.

Ces deux rencontres ont été exceptionnelles. J’ai peu voir le côté traditionnel de la Colombie avec la famille qui m’a hébergé au début de mon séjour et la nouvelle génération avec Magda. Ces deux extrêmes représentent ce qu’est réellement aujourd’hui le pays : une histoire lourde et en même temps un renouveau et une envie d’aller vers l’avenir.

Artisanat Bogota

#8 Pour toi, quelle est la petite pépite de Bogotá ?

Le dimanche, il y a un marché à Bogota qui s’appelle « Usaquen ». C’est un super marché où l’on trouve tous les artisans locaux qui vendent des vêtements, des plats traditionnels, de l’encens, des produits des artistes et des designers d’aujourd’hui. Ma colocataire Magda, par exemple, y vendait ses produits. Il y a de tout ! Ce n’est pas un marché du type « boui-boui », mais plus un marché comme on connaît en France l’été. Il y a aussi des tonnelles pour pouvoir manger au soleil. C’est un endroit  très cool !

#9 Qu’est-ce qu’on mange de bon à Bogotá ?

Je vais parler pour la Colombie en général : surtout il ne faut pas avoir peur de consommer des fruits et des légumes. La Colombie c’est le seul pays en Amérique du Sud qui bénéficie des deux accès à la mer : l’océan pacifique et la mer des caraïbes. Cette position géographique exceptionnelle fait qu’il y a un climat et des écosystèmes incroyables. C’est l’un des pays qui produit le plus de variété de fruits et de légumes au monde et qui en est le plus grand exportateur. Je vous conseille d’abord d’aller au marché de Palaquemao tous les matins à Bogota pour boire des jus frais et manger des salades de fruits. Ouvrez grand vos narines et vos oreilles : les odeurs, le bruit des gens qui crient pour vendre leurs produits, c’est vraiment une super ambiance.

Ce qui est super avec la nourriture colombienne (et qui est top pour une petite bretonne comme moi) c’est qu’ils ont une sorte de caramel au beurre salé qui s’appelle l’arequipe ou dulce de leche et qui est une confiture de lait. A Bogota et en Colombie, tu en manges à toutes les sauces : sur des gaufrettes, sur des salades de fruits,… Ensuite pour ce qui est des plats principaux, ils sont quasiment tous à base de super bonnes viandes et sont souvent accompagné d’une banane plantain frit et du riz. A faire absolument : aller dans un restaurant local et manger l’almuerzo typique : une bonne soupe, suivit d’un plat avec du poulet, du riz, des légumes et des bananes plantain.

Marché Bogota

#10 Si tu devais me citer un incontournable à Bogota

Le musée de l’or sans hésitation ! C’est un incroyable musée qui retrace toute l’histoire précolombienne. C’est ici qu’il y a le plus de pièces d’or au monde. Un incontournable à faire !

#11 Pour finir, est-ce que tu pourrais me décrire Bogota en une seule phrase ?

C’est peut-être un peu poétique, mais je dirais : « Une incroyable fourmilière où il faudrait trouver l’entrée afin d’en comprendre tout son sens ». Je veux dire que Bogota, en général, les français n’aiment pas vraiment, ils trouvent qu’il y en a trop partout. J’ai accompagné plusieurs fois des touristes sur place et ils m’ont dit « olala c’est bruyant, c’est pollué ! ». Et puis au bout d’un moment, on les entraîne justement dans des endroits qu’ils n’auraient pas visités tout seul, on leur prend la main et on leur montre certains trucs. Et alors ils se disent « Waouh, cette ville elle est incroyable, elle a quelque chose à offrir ». C’est une ville qui se vit plutôt qu’elle se visite.

Maisons colorées Bogota


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