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Comme beaucoup de voyageuse en Australie, Cécile avait la Grande Barrière de Corail dans sa bucket list. C’est désormais chose faite, même si ce n’était pas de la façon qu’elle pensait …
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Depuis mon arrivée en Australie, je n’avais qu’une chose en tête : nager dans la Grande Barrière de Corail en compagnie de tortues. Petit souci, la Barrière est l’une des attractions touristiques les plus prisées de la côte Est. Alors que je m’apprêtais à dire tristement adieu à ma nage synchronisée avec les tortues, j’ai découvert l’archipel Keppels, véritable trésor encore méconnu des touristes.
De passage dans la ville d’Emu Park (Queensland), j’ai rencontré Paul et Mandy, deux locaux propriétaires d’un hôtel. A ce moment de mon voyage, je redescendais la côte vers Sydney et je leur partageais ma frustration de ne pas avoir pu découvrir la Barrière (une angine carabinée ayant écourté mon séjour à Cairns). A ma grande surprise, ils m’annoncent que je suis pile au bon endroit pour réaliser mon rêve et me parlent alors de Great Keppel Island. Cette île est l’une des plus grandes de l’archipel Keppels, localisée à l’extrémité sud de la Barrière. Leur description me laisse rêveuse : plages au sable blanc et fin, eaux turquoise et cristalline, faune terrestre et aquatique variée, peu de touristes… tout cela à 30 minutes seulement en bateau de Yeppoon, la ville voisine. Ni une ni deux, j’embarque le lendemain matin dans le ferry direction Great Keppel Island !
Paul et Mandy ne m’avaient pas menti : à peine le pied posé sur Keppel, je suis conquise ! La plage sur laquelle j’arrive est digne d’une carte postale et je n’ai plus qu’une envie : me jeter à l’eau. Armée de palmes, masque et tuba, je me dirige vers Monkey Beach, une plage recommandée par le capitaine du ferry. Apres une marche dans le bush de l’île, de magnifiques vues sur la baie et un dérapage non-contrôlé sur un rocher (mes tongs ne sont malheureusement pas tout terrain), j’arrive à destination. Je suis chanceuse, la plage est déserte ! Sans aucune hésitation, je file à l’eau. Cette dernière est claire, le récif s’offre à moi et je découvre mes premiers coraux avec enthousiasme. En 10 minutes, je croise une gigantesque raie paressant dans le fond, deux autres plus petites nageant en bordure, des poissons multicolores de toute taille virevoltants devant moi, quelques anémones. Soudainement, à quelques mètres, je la vois, ma première tortue ! Prudemment, je m’approche. Elle ne bronche pas et continue sa nage lente, se laissant suivre pendant 10 minutes. Je l’admire sous tous les angles jusqu’à ce qu’elle quitte le récif. Alors que je retourne vers la plage, j’aperçois une nouvelle silhouette de tortue remontant vers la surface. La chance est définitivement de mon côté et je reprends ma filature sous-marine, impressionnée et le coeur gonflé de bonheur.
En une demi-journée, j’aurais eu la chance d’observer à loisir et de très prêt 7 tortues, 2 immenses raies, de nombreux poissons et de profiter d’une magnifique plage presque privative. Loin des hordes de touristes de Cairns et du récif surexploité, cette excursion est l’un des meilleurs souvenirs de mon périple de 3 mois sur la côte. Je garderai toujours en mémoire ma rencontre avec cette première tortue, quelque part au sud de ces 2 300 kilomètres visibles depuis l’espace. Dans le ferry du retour, face à cette immensité azure pourtant si fragile et aujourd’hui gravement en danger, je me sens bizarrement toute petite. Au delà d’avoir réalisé mon rêve, je me rends compte que je fais partie des rares chanceux ayant découvert ce trésor qu’est Great Keppel Island et me dit qu’au final, cette angine est plutôt bien tombée !